Acteurs et dynamiques du Facility Management en France

Met Life © Alfons Alt

Le marché français du Facility Management est peu développé contrairement aux marchés américains, britanniques et scandinaves. En comparaison, il fait partie de ceux qui ont la plus belle marge de progrès.

En conséquence, les acteurs privés du FM en France qui ont déjà des profils bien différents affûtent leurs positions pour exister et croître. Stratégies d’acquisition ou alliances en sous-traitance sont de mise pour proposer une offre plus complète et attractive. Car ils ont tous le même objectif : gagner des parts de marché dans ce secteur en émergence et à fort potentiel.

Pour la petite Histoire

Mais revenons d’abord un peu en arrière pour comprendre comment le marché en est arrivé là…

Le secteur du Facility Management naît dans les années 80 aux Etats-Unis et apparaît en France 10 ans plus tard. On le désignait alors par la formule fourre-tout de « Services Généraux ». Les services généraux  sont depuis ce temps-là une direction à part entière des entreprises et intègrent ou dépendent de la Direction des Achats. Sous l’influence de la langue et de la culture anglo-saxonnes, le terme Facility Management s’impose petit à petit.

Sans doute aussi parce que le FM englobe année après année de plus en plus d’activités hétérogènes que les Services Généraux ne comprenaient pas (à tous les sens du terme ?). Le marché qui était d’abord technique en traitant principalement de l’exploitation de bâtiments (environnements de travail) réunit progressivement toutes les activités relatives aux services aux occupants (les salariés). Selon les estimations, plus d’une trentaine de métiers et 150 spécialités en font partie. Et ce n’est pas fini !

Dans les années 2000, l’objectif des entreprises françaises quand elles déléguaient la gestion de services en Facilities Management était avant tout de réduire les coûts d’exploitation et de maintenance des bâtiments. La diminution des dépenses énergétiques étaient leur principale – et parfois unique – motivation. Voilà pourquoi, les opérateurs du BTP et de l’énergie ont été les premiers acteurs du FM en France.

Un marché mature ?

En France, ce secteur économique représente aujourd’hui 1,25 millions d’emplois au service de quelques 25 millions d’actifs ! L’immobilier et son exploitation figurent comme l’un des trois premiers postes budgétaires des entreprises avec les dépenses liées à la masse salariale et celles des systèmes d’information. Les bâtiments à maintenir, les services à proposer ne cessent de croître. Bref, le marché s’ouvre et se développe.

Pour cela, les différents acteurs du FM peuvent en plus compter sur les acteurs publics. Avec le Programme Action Publique 2022, l’Etat français veut « réinventer le modèle de conduite des politiques publiques, en assurant un meilleur service public pour les usagers, en améliorant les conditions de travail des agents publics et en baissant la dépense publique« . Le recours à des spécialistes du Facility Management contribue à cette modernisation. Les organismes publics sous-traitent plus que jamais des activités qu’ils réalisaient avant en interne, comprimant autant que possible les coûts et les personnels d’exploitation.

Mais là où le bât blesse c’est plutôt côté société civile. Le secteur du FM est moins bien organisé que celui des pizzaiolos ! Il n’y a qu’une organisation patronale (le SYPEMI), qu’une fédération professionnelle (l’ARSEG), ni convention collective, ni laboratoire de recherche, ni référentiel de formation professionnelle dans ce domaine. Mais on va où là ? Vu la taille du marché, le poids des acteurs, la puissance des dynamiques en cours, la France ne parait pas tout à fait équipée pour réussir…

Les choses peuvent changer, d’ailleurs elles commencent à changer. L’intérêt pour ce secteur commence à se propager. Quelques acteurs bien décidés à structurer le FM prennent des initiatives bienvenues. Et ne dit- on pas « quand il y a une volonté, il y a un chemin » ?

Ainsi du projet CRDIA. Cela va dans le bon sens.  Des acteurs publics et privés se donnent les moyens d’unir leurs forces et leurs moyens dans l’objectif d’organiser et développer ce secteur. Leurs réflexions devraient permettre d’avoir des référentiels pour offrir un nouveau monde de services aux entreprises…

Dynamiques à l’œuvre

Un marché d’avenir

Dans ce marché de services en B to B on trouve des fournisseurs FM hétérogènes œuvrant pour des donneurs d’ordre qui externalisent tout ou partie de leurs activités relevant de leurs Services Généraux. Parmi lesquelles notamment le nettoyage des locaux, la maintenance des équipements, l’entretien des espaces verts, la maîtrise des énergies, l’organisation du standard, la gestion du parc informatique, etc.

Toutes activités moins créatrices de valeur que sources d’ennuis récurrents. De bonnes raisons de sous-traiter donc ! Et de finir par tout sous-traiter : les activités liées aux bâtiments et celles aux occupants. Voilà pourquoi le marché français voit aujourd’hui l’émergence d’offres globales, dîtes de « Total FM » : multi-techniques ET multi-services.

Ça c’est sur le papier !

Car en réalité aucun des grands fournisseurs de service FM n’est vraiment capable de tout assurer directement.

Déjà, la sécurité ne peut en faire partie pour des raisons réglementaires et pratiques.

Ensuite ces montages d’offres complexes exigent des partenariats intégrant un ou plusieurs niveaux de sous-traitance. Quand on vient de la restauration collective, on ne sait pas forcément entretenir des pelouses et quand on vient du béton on n’a pas nécessairement en interne les compétences en hôtesses d’accueil.

Enfin, si certains grands groupes externalisent toutes leurs activités FM c’est loin d’être le cas de la majorité des sociétés. Mais c’est une évolution majeure. chacun peut observer que le marché français du Facilities Management tend de plus enplus à la délégation à des spécialistes de ces services. Les principaux opérateurs du FM communiquent désormais sur des offres globales en mode « Qui peut le plus, peut le moins ».

Qui sont les acteurs du marché français ?

Les géants du BTP (Bouygues E&S, Vinci Facilities, Eiffage Construction…), de l’énergie (Dalkia, Engie-Cofely, Spie Facilities, Multidex…), de la propreté (Samsic FM, Atalian, Derichebourg, Onet…) ou de la restauration collective (Sodexo, Elior Services, Convergence) se partagent l’essentiel du marché français du Facilities Management. Tous sont des opérateurs multi-métiers. Certains sont des multi-spécialistes techniques quand d’autres sont multi-services. Mais la plupart ont acquis par un savant  jeu d’acquisition ou d’alliance les compétences techniques ou servicielles qui leur manquaient. Aujourd’hui la plupart de ces grands opérateurs FM tendent vers une stratégie d’offre globale de services en FM.

Parmi les acteurs français, on trouve des sociétés qui se sont spécialisées dans le pilotage FM, parfois en provenant d’autres univers. Les « Pilotes FM » (Groupe Armonia, Advenis, Nexity, Icade) sont des entreprises mandatées par un client pour diriger son Facilities Management en sous-traitant à un prestataire global ou à des fournisseurs de services spécialisés.

Le FM en France, comme a peu près partout dans le monde, regroupe également une kyrielle de prestataires mono-métiers. On peut citer là à titre d’exemple les sociétés de sécurité, d’entretien, d’informatique, de plomberie, d’électricité… Le donneur d’ordre a dans ce cas-là plusieurs fournisseurs par corps d’état séparés.

Ensuite de nouveaux entrants issus de l’immobilier (Steam’O, Yxime, Euria, BNP Paribas Real Estate…) ou des technologies (Accruent, Planon, NJW Ltd, ABB…) viennent dynamiser ce marché. Ils proposent des offres pointues en FM centrées sur leurs domaines d’expertise. Cela va de la valorisation globale du portefeuille d’actifs immobiliers à la gestion informatisée de l’exploitation des sites.

A ceux-là, pour être complet, il faut ajouter quelques multinationales du « Global FM » (ISS, CBRE, GSH Group, Mace Group, Cresa LLC,  JLL…). Ces géants prennent pied en France avec un appétit qui n’a d’égal que leur savoir-faire globalisé. Techniques et services standardisés sont reproduits quel que soit leur pays d’implantation avec une puissante  efficacité.

Retrouvez ici la liste des principaux acteurs du FM en France et les liens vers leurs sites Internet

Positionnements sur le marché français

Le positionnement des acteurs privés du Facility Management sur le marché français

Les opérateurs historiques du multi-technique ont légitimement une longueur d’avance sur le terrain de la performance énergétique. Ils ont les compétences et les technologies pour rationaliser au maximum les coûts liés aux consommations d’énergie. Alors, ils cherchent à proposer à leurs clients d’autres services plus qualitatifs pour dégager les marges financières compensatrices. Par ailleurs, ils remportent l’essentiel des marchés publics en Partenariat Public-Privé qui leur assurent une récurrence de revenus confortables.

A côté, les professionnels de l’immobilier et du BTP commencent à profiter des nouvelles dispositions offertes par la commande publique en REM ou en CREM. Ces marchés publics globaux confient à un seul titulaire la Conception, la Réalisation, l’Exploitation et la Maintenance d’un bâtiment. C’est la possibilité de remporter un marché durable en Facility Management avant la pose de la première pierre !

A l’opposé, les acteurs issus des technologies savent proposer des applicatifs performants pour permettre aux Facility Managers, internes à l’entreprise ou externalisés, de suivre et d’optimiser l’ensemble de leurs prestations.

Ces acteurs hétérogènes se positionnent donc sur un marché très concurrentiel qui porte une promesse de croissance forte. Selon les estimations, elle est de l’ordre de 15 à 20 % par an. Le marché potentiel en France avoisinerait les 10 milliards d’euros.

Opportunités du marché français

Atouts des leaders

Par conséquent, la prime est donnée aux acteurs qui comprennent et font comprendre que le FM représente beaucoup plus que les services généraux. Cela va bien au-delà de la maintenance technique et de ses coûts de fonctionnement.

Les acteurs du FM qui tirent leur épingle du jeu aujourd’hui ont les deux mêmes atouts. Ils savent nouer une qualité relationnelle avec leur donneur d’ordre basée sur la confiance, l’expertise, la prévention et la réactivité. Et ils leur fournissent des conseils et des services adaptés et innovants pour soigner leur budget, leur bâtiments, leurs utilisateurs et l’environnement.

Les meilleures offres FM aujourd’hui ne sont-elle pas celles taillées sur mesure pour être efficaces et attractives mais suffisamment standardisées pour réduire les coûts ?

Donc, en définitive, ce secteur B to B est appelé à être un secteur A. Pas un plan B, un A comme Avenir. A partir du moment où ses acteurs publics et privés se donnent les moyens d’unir leurs forces et leurs moyens. N’est-ce pas la condition pour structurer et développer ce secteur ? Et offrir un nouveau monde de services aux entreprises ? Avec des offres taillées sur mesure pour être efficaces et attractives mais suffisamment standardisées pour réduire les coûts ?

English version

Pour aller plus loin, nous vous recommandons la lecture des articles sur :

Tendances majeures du marché français du FM

Grandes tendances

Le marché français du Facility Management se caractérise par de grandes tendances récentes. En voici un florilège de 4 qui nous paraissent structurantes aujourd’hui.
1 – Croissance des besoins en sécurité

Depuis les attentats de 2015 sur le sol français, le gouvernement a fortement renforcé les lois relatives à la sécurité des bâtiments et des événements.

Les entreprises ont dû s’équiper en vidéosurveillance, en contrôle d’accès. La demande en équipements, en personnels et en services de sécurité a explosé et demeure une tendance forte aujourd’hui où la menace perdure.

2 – Le besoin et le désir d’innovation

Les français ont un fort appétit pour les innovations numériques. Les applications de gestion informatisée de services connaissent un fort succès. Dans le Facilities Management aussi !

Beaucoup d’entreprises succombent à la délégation de services en Fm après avoir vu l’ergonomie d’applications responsive.

Et c’est vrai que sur les solutions logicielles les plus abouties c’est bluffant de simplicité ! Il suffit parfois de trois clics pour réserver une salle de réunion, commander une prestation de maintenance ou obtenir la mesure de performance d’un bâtiment ou d’un équipement.

Mais les innovations peuvent aussi être d’un autre ordre : il souffle un vent de fraîcheur sur l’aménagement des espaces de travail. Depuis que tout le monde a vu l’originalité des locaux des GAFA, beaucoup veulent s’en inspirer.

Des cabinets d’architecte se spécialisent pour concevoir et réaliser des environnements originaux. Il est également de moins en moins rare que des bloggueuses proposent leurs services de coaching pour des locaux plus créatifs et inspirants. Double effet (quand c’est bien fait !), cela améliore la productivité des équipes et cela fait le buzz sur les réseaux sociaux !

Et que dire du Bim ? Du Bos Exploitation ? Si ces approches innovantes sont encore expérimentales, elles font déjà entrevoir de nombreux bénéfices. La vie du bâtiment est consignée sur une maquette numérique. Toutes les mesures peuvent y figurer. Tous les services aussi ! Reste un problème de système d’exploitation pour assurer l’interopérabilité de l’ensemble des outils de contrôle, de maintenance ou de service. Et ce n’est pas rien !

3 – Les démarches environnementales et citoyennes

Depuis la COP21 à Paris, le monde entier connaît le leadership de la France pour la lutte contre le dérèglement climatique. Les entreprises françaises développent toutes aujourd’hui une politique RSE pour réduire leur impact environnemental et montrer leur engagement citoyen.

Les logiques développées sont multiples et plus ou moins éthiques en fonction de ce que l’on veut montrer ou cacher. Mais ces stratégies d’image ont un impact médiatique important, plus ou moins mesurable en termes de retombées politiques, culturelles, sociales ou commerciales.

Et quand elles font appel à un prestataire de services en Facilities Management, ces entreprises attendent souvent qu’il les aide à développer des actions pour réduire leur impact environnemental. Mais il faut qu’il soit également vertueux en cela.

Chacun brigue une norme, un label pour montrer sa « vertuosité » ! Multiple intérêt : cela fait du bien à la planète, les équipes internes adhèrent par fierté au projet d’entreprise et la démarche engendre une résonnance médiatique…

4 – Des approches FM centrées sur l’utilisateur final

Le FM en France opère un renouvellement stratégique aujourd’hui. Ce secteur est de plus en plus centré sur les services à l’entreprise et à ses collaborateurs. Il passe petit à petit d’une logique BtoB plutôt technique à une logique servicielle qui s’adresse davantage à l’utilisateur final.

Soit du BtoBtoC ! La relation devient tripartite : prestataire FM-entreprise cliente-utilisateur final. Et le service rendu devient la clé de la relation client.

Dans le secteur du Facilities Management (comme dans le Commerce), le client est créateur de valeur. Il a à la fois l’usage général du bâtiment à maintenir et des besoins particuliers en entreprise à satisfaire.

Et effectivement, les sociétés spécialisées en FM cherchent de plus en plus à positionner l’usage et les bénéficiaires finaux au cœur de leur stratégie de développement. La réduction des coûts et l’amélioration de la performance énergétique ne sont plus l’alpha et l’oméga des contrats FM.

Le bâtiment devient un support aux services. Le FMer doit s’adapter pour révéler le potentiel « d’effets utiles » du bâtiment. Il doit s’intéresser à l’environnement de travail en proposant des solutions d’amélioration de confort. Les entreprises françaises sont de plus en plus sensibles au bien-être de leurs collaborateurs. Et il pourra proposer des services adaptés en termes d’accueil, de conciergerie, d’épicerie, de garderie…

« L’hospitality management » est la dernière tendance en France. Et les grands groupes se dotent maintenant de leur « Hospitality Manager ». C’est moins critique qu’un Chief Happyness Officer, non ?


Cet article vient compléter les articles sur :

Thèmes abordés

Fréquence FM, le Facilities Management en Fréquence Modulée

Ici vous trouverez tout ce qui est traité dans ce blog, tous les thèmes des futurs posts. C’est comme une pierre angulaire, un point de départ… Vous commencerez à mieux cerner ce qu’est le Facilities Management et comment l’aborder. D’ici vous pourrez partir explorer les sujets qui vous intéressent ou les problématiques qui vous interpellent…

Alors, pour commencer légèrement, on aurait pu aborder les thèmes des futurs posts en traitant de La Poste du futur. Exercice plus pertinent qu’il n’y paraît tant son offre de services change jour après jour.  Mais non trop réducteur. Un peu de sérieux, il y a tellement plus à dire sur le Facilities Management.

Todos os camihas ©Alfons Alt

Cependant, beaucoup se dit à l’étranger mais le débat francophone paraît atone. Autant sur le Web c’est la jungle, autant en France c’est plutôt le désert. Dans un cas comme dans l’autre il faut une boussole pour trouver son chemin.

J‘exagère peut être un peu mais on ne me contestera pas que  la majorité des documents (écrits ou vidéos) en français tournent souvent de près ou de loin sur un même sujet : les mérites de l’externalisation du FM ! Bizarre…

Bizarre, comme si l’on essayait de nous vendre un truc. Ou plus largement, comme si l’on essayait d’orienter un marché…

Ça part de là… Pour se faire sa propre culture sur le Facilities Management, il y a de nombreuses choses à savoir, à comprendre et surtout à débattre.

C’est l’objectif de ce blog. Modestement. Indépendamment.

Voici un premier aperçu des sujets que nous aborderons dans ce blog au fil des articles, au long des semaines à venir…

1/ Les acteurs du FM en France

Le marché du Facility Management est peu développé en France contrairement aux Etats-Unis, au Royaume Uni et certains pays scandinaves. Les acteurs du FM en France ont des profils et des positionnements variés. Mais le même objectif : gagner des parts de marché dans ce secteur en mouvement. Lire la suite…

2/ Les métiers du Facility Management

Qu’il soit internalisé ou externalisé, le Facility Management couvre des champs d’activité bien différents : l’entretien, la maintenance, la gestion des espaces verts, du recyclage, du parc informatique, de la flotte automobile, du chauffage, des courants forts, des courants faibles, le management des prestataires externes, le confort des usagers, la sûreté, la sécurité et l’accueil. N’en jetez plus ! Lire la suite…

3/ Profil du bon Facility Manager

Le Facility Manager organise, entretien et contrôle toutes les opérations assurant le bon fonctionnement des sites. il cherche en permanence à en améliorer le confort et la performance. La profession de Facility Manager requière donc des connaissances techniques, des aptitudes managériales, des qualités relationnelles et un bon sens du service. Lire la suite…

4/ Quelques paradoxes du Facility Management

Si tous les secteurs d’activités ont leurs propres particularités, le Facility Management en a de bien « particulières »… Et s’il devait y avoir un champion au nombre des paradoxes, le Facility Management serait bien placé pour remporter le trophée. Jugez-en : rien que sa définition est déjà un vrai problème ! Lire la suite…

5/ Quelques enjeux pour le Facility Management

Au regard de ce qui se passe à l’étranger où le Facility Management est le plus avancé, on comprend que c’est un secteur d’activité en France qui peut encore se développer. Les évolutions possibles sont de toutes natures : sociales, technologiques, économiques, commerciales, environnementales… Lire la suite…

6/ Intérêts comparés de l’internalisation et de l’externalisation des services FM

Les services FM peuvent être gérés totalement en interne (ex : les sites nucléaires, les collectivités territoriales) ou totalement externalisés chez un prestataire global ou plusieurs fournisseurs par corps d’état séparé. Chaque système présente ses avantages et ses inconvénients en fonction du profil de l’entreprise. Lire la suite…

7/ Quelle externalisation choisir pour des services FM  ?

Le principal intérêt de l’externalisation des services en Facility Management pour une entreprise est de se concentrer sur son cœur de métier. Elle circonscrit mieux son périmètre de compétence et stratégiques en déléguant cette responsabilité à un tiers de confiance dont c’est la spécialité. Mais lequel choisir ? Et comment ? Car des fournisseurs de services FM globaux aux sous-traitants par corps d’état séparé, en passant par les offres multi-services ou multi-techniques, la palette est large… Lire la suite…

8/ Gérer ses services FM

Une relation à un prestataire ou un fournisseur ou un client est d’abord une relation humaine. S’intéresser à ce qu’il fait et la manière dont il le fait entraîne un échange constructif. Et dans le meilleur des cas, ce partage intelligent entraîne un gain d’estime et de confiance réciproque. Sur la base bien entendu que « la confiance n’exclut pas le contrôle » ! Lire la suite…

9/ Quel futur possible pour le marché du FM en France ?

Le secteur du Facility Management connaît plusieurs dynamiques économiques en œuvre ces dernières années en France. D’une approche technique centrée sur les bâtiments, le FM tend de plus en plus à devenir une activité centrée sur les utilisateurs et leurs usages. Alors, Mme Irma, vers quoi s’oriente le marché du FM en France ? Lire la suite…

 

Voici donc quelques ébauches des thèmes abordés prochainement qui attendent déjà vos commentaires…

C’est à vous.

Et si d’autres sujets méritent d’être traités, vos suggestions sont bienvenues.

C’est à vous de me dire…

Et de me le dire ici

Super MC

Les métiers du Facility Management

Qu’il soit internalisé ou externalisé, le Facility Management couvre des métiers et des champs d’activités bien différents :

  • le nettoyage et la propreté des locaux,
  • la maintenance des bâtiments et des équipements,
  • l’entretien des espaces verts, la gestion des déchets et le recyclage,
  • l’organisation du standard, du courrier et de la reprographie,
  • la gestion du parc informatique, de la téléphonie, des alarmes et de la vidéosurveillance,
  • la supervision de la flotte automobile et des moyens de levage,
  • la maintenance des systèmes de chauffage, de ventilation et de climatisation (CVC),
  • la maîtrise des courants forts (CFO) et des courants faibles (CFA),
  • la relation aux équipes internes et aux fournisseurs,
  • le management des prestataires externes,
  • la gestion budgétaire et les achats,
  • le confort des usagers et l’accueil,
  • la restauration collective,
  • les événements d’entreprise,
  • les contrôles et les vérifications réglementaires,
  • l’hygiène, la prévention, la sûreté et la sécurité.
N’en jetez plus !
Le Vénérable © Alfons Alt

Bref, si c’était un arbre il aurait les pieds sur terre, un large tronc, des branches solides et de nombreuses ramifications.

D’autant plus qu’aujourd’hui, en devant faire correspondre le lieu de travail physique avec les personnes et l’activité de l’entreprise, le Facility Management doit intégrer de plus en plus les principes d’optimisation économique, de prévention des risques, de maîtrise d’ouvrage, d’ergonomie des environnements de travail et des sciences du comportement.

Si l’on conjugue à cela les aspects techniques, juridiques, financiers et les préoccupations sociales, technologiques et environnementales, le Facility Management n’est-il pas un des secteurs d’activité les plus complets qui existe ?

Certainement, d’autant que pour sa structuration et son développement, le secteur peut compter sur la solidité et l’influence de la SYPEMI . Ce syndicat patronal dépend du Medef et de la puissante FEDENE. Les plus grands acteurs du marché y adhèrent pour orienter le marché et accroître le recours des entreprises au FM.

En revanche, ce secteur n’a toujours pas rédigé sa convention collective malgré tous les métiers à risque qu’il englobe. La raison ? Le FM est un rassemblement d’activités trop hétéroclites pour être jointes dans une définition de règles communes. Mais surtout il n’y a toujours pas de structuration côté salariés…

Ce secteur composé à 90% de main-d’oeuvre se caractérise parun turnover de techniciens important. Mal payé en raison de la compression des coûts voulues par les donneurs d’ordre, des astreintes H24 et 7/7 négociées par leur employeur et souvent seuls sur le terrain face à leur responsabilités, les ouvriers du FM finissent par « lâcher l’affaire ». Ils se réorientent vers des milieux plus cléments, des environnements professionnels plus structurés.

S‘il n’est pas très attractif pour ces raisons, ce secteur offre néanmoins des perspectives d’évolution pour des personnels aux qualifications modestes. Les bons techniciens deviennent vite chefs d’équipe ou responsables de site.

Dans ces métiers, les opportunités d’emplois sont généralement en CDI. Si le recrutement des « cols bleus » est toujours à un niveau élevé, celui des « cols blancs » progresse au rythme des contrats FM signés. C’est-à-dire plus ou moins fortement selon les régions : île de France en tête, suivi de Rhône-Alpes et de l’Occitanie. La présence de sièges sociaux et  de décideurs n’y est pas étrangère….

Cet article est une introduction aux posts à venir dans la Catégorie Métiers du FM.

Profil du Facility Manager

Louis Philippe © Alfons Alt

Au regard des attributs du métier, la polyvalence est la principale caractéristique du Facility Manager. Car comme référent privilégié sur site, il intervient en tant que conseil et pilote sur les solutions les plus adaptées pour en garantir le bon fonctionnement. Il cherche en permanence à en améliorer le confort et la performance.

Il doit donc être autonome, réactif et faire preuve d’agilité. On saute vite d’un sujet à l’autre dans ce métier!

Ses connaissances doivent lui permettre de faire face à toutes les situations techniques, juridiques, managériales et commerciales possibles.

Shiva et Mac Gyver ?

Les profils multi-techniques et multi-services sont rares. Mais les cols bleus et blancs (bleu ciel ?) sont aussi les plus recherchés !

Il faut être efficace au bureau et avoir le goût du terrain. Avoir des connaissances administratives et financières pour piloter les achats et les marchés est nécessaire. Et pouvoir proposer rapidement les solutions techniques adaptées à chaque situation est un atout complémentaire fondamental.

Un bon sens de l’anticipation (pour prévenir les risques) et du service (pour répondre aux attentes des usagers) est indispensable.

L’assurance tous risques

Dans ce métier, il  faut savoir apprécier les degrés d’urgence et d’importance afin de prioriser les actions. Réaliser immédiatement ce qui est urgent et important. Déléguer ou reporter ce qui l’est moins. Mais attention à ne pas se soumettre à la dictature de l’urgence !

«À force de sacrifier l’essentiel pour l’urgence, on oublie l’urgence de l’essentiel. »

Edgar Morin

Et ce n’est pas celui qui crie le plus fort ou le dernier qui a parlé qui a raison. Le bon facility Manager doit savoir dire non. Et pouvoir le justifier…

Alors, être rigoureux et organisé ne suffit pas. Il faut savoir manier des systèmes informatisés de gestion des biens, des maintenances et des contrôles, pour ne pas perdre pied et garder le bon cap. Budgétairement c’est la même chose. Il faut trouver des pistes d’économies, gérer les investissements au plus juste, piloter les achats efficacement et savoir négocier.

Il faut également avoir un bon relationnel, que ce soit avec l’ensemble des services de l’entreprise, les fournisseurs et les prestataires externes. Récolter l’information, savoir la traiter et gérer les retours d’expérience est essentiel à toute démarche de progrès.

L’objectif de l’employeur n’est-il pas d’obtenir de son Facility Manager des résultats d’amélioration concrets et faire progresser l’entreprise tout en servant son cœur de métier ?

Avec quelqu’un de ce profil, il devrait y parvenir, non ?