Les métiers du Facility Management

Qu’il soit internalisé ou externalisé, le Facility Management couvre des métiers et des champs d’activités bien différents :

  • le nettoyage et la propreté des locaux,
  • la maintenance des bâtiments et des équipements,
  • l’entretien des espaces verts, la gestion des déchets et le recyclage,
  • l’organisation du standard, du courrier et de la reprographie,
  • la gestion du parc informatique, de la téléphonie, des alarmes et de la vidéosurveillance,
  • la supervision de la flotte automobile et des moyens de levage,
  • la maintenance des systèmes de chauffage, de ventilation et de climatisation (CVC),
  • la maîtrise des courants forts (CFO) et des courants faibles (CFA),
  • la relation aux équipes internes et aux fournisseurs,
  • le management des prestataires externes,
  • la gestion budgétaire et les achats,
  • le confort des usagers et l’accueil,
  • la restauration collective,
  • les événements d’entreprise,
  • les contrôles et les vérifications réglementaires,
  • l’hygiène, la prévention, la sûreté et la sécurité.
N’en jetez plus !
Le Vénérable © Alfons Alt

Bref, si c’était un arbre il aurait les pieds sur terre, un large tronc, des branches solides et de nombreuses ramifications.

D’autant plus qu’aujourd’hui, en devant faire correspondre le lieu de travail physique avec les personnes et l’activité de l’entreprise, le Facility Management doit intégrer de plus en plus les principes d’optimisation économique, de prévention des risques, de maîtrise d’ouvrage, d’ergonomie des environnements de travail et des sciences du comportement.

Si l’on conjugue à cela les aspects techniques, juridiques, financiers et les préoccupations sociales, technologiques et environnementales, le Facility Management n’est-il pas un des secteurs d’activité les plus complets qui existe ?

Certainement, d’autant que pour sa structuration et son développement, le secteur peut compter sur la solidité et l’influence de la SYPEMI . Ce syndicat patronal dépend du Medef et de la puissante FEDENE. Les plus grands acteurs du marché y adhèrent pour orienter le marché et accroître le recours des entreprises au FM.

En revanche, ce secteur n’a toujours pas rédigé sa convention collective malgré tous les métiers à risque qu’il englobe. La raison ? Le FM est un rassemblement d’activités trop hétéroclites pour être jointes dans une définition de règles communes. Mais surtout il n’y a toujours pas de structuration côté salariés…

Ce secteur composé à 90% de main-d’oeuvre se caractérise parun turnover de techniciens important. Mal payé en raison de la compression des coûts voulues par les donneurs d’ordre, des astreintes H24 et 7/7 négociées par leur employeur et souvent seuls sur le terrain face à leur responsabilités, les ouvriers du FM finissent par « lâcher l’affaire ». Ils se réorientent vers des milieux plus cléments, des environnements professionnels plus structurés.

S‘il n’est pas très attractif pour ces raisons, ce secteur offre néanmoins des perspectives d’évolution pour des personnels aux qualifications modestes. Les bons techniciens deviennent vite chefs d’équipe ou responsables de site.

Dans ces métiers, les opportunités d’emplois sont généralement en CDI. Si le recrutement des « cols bleus » est toujours à un niveau élevé, celui des « cols blancs » progresse au rythme des contrats FM signés. C’est-à-dire plus ou moins fortement selon les régions : île de France en tête, suivi de Rhône-Alpes et de l’Occitanie. La présence de sièges sociaux et  de décideurs n’y est pas étrangère….

Cet article est une introduction aux posts à venir dans la Catégorie Métiers du FM.

Profil du Facility Manager

Louis Philippe © Alfons Alt

Au regard des attributs du métier, la polyvalence est la principale caractéristique du Facility Manager. Car comme référent privilégié sur site, il intervient en tant que conseil et pilote sur les solutions les plus adaptées pour en garantir le bon fonctionnement. Il cherche en permanence à en améliorer le confort et la performance.

Il doit donc être autonome, réactif et faire preuve d’agilité. On saute vite d’un sujet à l’autre dans ce métier!

Ses connaissances doivent lui permettre de faire face à toutes les situations techniques, juridiques, managériales et commerciales possibles.

Shiva et Mac Gyver ?

Les profils multi-techniques et multi-services sont rares. Mais les cols bleus et blancs (bleu ciel ?) sont aussi les plus recherchés !

Il faut être efficace au bureau et avoir le goût du terrain. Avoir des connaissances administratives et financières pour piloter les achats et les marchés est nécessaire. Et pouvoir proposer rapidement les solutions techniques adaptées à chaque situation est un atout complémentaire fondamental.

Un bon sens de l’anticipation (pour prévenir les risques) et du service (pour répondre aux attentes des usagers) est indispensable.

L’assurance tous risques

Dans ce métier, il  faut savoir apprécier les degrés d’urgence et d’importance afin de prioriser les actions. Réaliser immédiatement ce qui est urgent et important. Déléguer ou reporter ce qui l’est moins. Mais attention à ne pas se soumettre à la dictature de l’urgence !

«À force de sacrifier l’essentiel pour l’urgence, on oublie l’urgence de l’essentiel. »

Edgar Morin

Et ce n’est pas celui qui crie le plus fort ou le dernier qui a parlé qui a raison. Le bon facility Manager doit savoir dire non. Et pouvoir le justifier…

Alors, être rigoureux et organisé ne suffit pas. Il faut savoir manier des systèmes informatisés de gestion des biens, des maintenances et des contrôles, pour ne pas perdre pied et garder le bon cap. Budgétairement c’est la même chose. Il faut trouver des pistes d’économies, gérer les investissements au plus juste, piloter les achats efficacement et savoir négocier.

Il faut également avoir un bon relationnel, que ce soit avec l’ensemble des services de l’entreprise, les fournisseurs et les prestataires externes. Récolter l’information, savoir la traiter et gérer les retours d’expérience est essentiel à toute démarche de progrès.

L’objectif de l’employeur n’est-il pas d’obtenir de son Facility Manager des résultats d’amélioration concrets et faire progresser l’entreprise tout en servant son cœur de métier ?

Avec quelqu’un de ce profil, il devrait y parvenir, non ?

Gérer des services FM

Gherkin © Alfons Alt

Une relation à un prestataire, un fournisseur ou un client est d’abord une relation humaine. S’intéresser à ce qu’il fait et la manière dont il le fait entraîne un échange constructif.  La porte est ouverte pour un partage intelligent, un gain d’estime et de confiance réciproque. C’est vers cela qu’il faut aller…

Alors, considérons le Facility Manager un peu comme «le Docteur du Bâtiment».

D‘une part, il doit organiser une surveillance efficace du site, de ses locaux et de ses équipements. Prévenir et anticiper sont ses maîtres-mots, s’il veut se faciliter la vie. 

Et d’autre part, il doit garantir la qualité des environnements de travail pour l’ensemble des usagers, quelque soit leur fonction.

C‘est donc, pour reprendre un thème à la mode, le responsable de la qualité de vie au travailCe qui implique notamment : travailler à la bonne température, avoir une connexion Internet qui fonctionne, une place de parking et de quoi se restaurer.

Un suivi permanent

Mais au-delà, gérer des services FM c’est avoir un œil partout et être toujours à l’écoute. Le Facility Manager doit avoir suffisamment de recul et de connaissances pour vérifier, piloter et suivre tout un ensemble d’indicateurs. Qu’ils soient techniques, informatiques ou financiers. La qualité de son relationnel aux différents services doit lui permettre de récolter l’information nécessaire pour adapter ses prestations. Ces deux voies concourent à l’amélioration continue de la performance de l’entreprise.

Pour cela, plusieurs cadres administratifs et stratégiques existent qui vont lier l’entreprise à son service FM. Cela va des indicateurs de performance (KPI), à un accord de niveau de service (SLA) et/ou une démarche d’amélioration continue (PDCA).

Le cahier des charges assure néanmoins déjà la définition des obligations de chacun, le type de prestation, le périmètre d’intervention, la périodicité des livrables et le niveau de qualité exigée.

Mais « du haut au bas de l’échelle » les prestataires et fournisseurs de services FM doivent comprendre l’activité et le fonctionnement de l’entreprise pour laquelle ils interviennent.

Donner du sens à ce que l’on fait, n’est-ce pas déjà le gage de le bien faire ?